Comment on en est arrivé là

Le dernier essai de Jean-François Kahn nous renvoie sèchement à notre responsabilité de citoyen-électeur. Il est aussi sans pitié pour la classe politique qui privilégie son seul terrain de jeu électoral et ses clients et sacrifie l’intérêt général, le destin collectif.

Je vous cite quelques lignes de cet ouvrage dont je conseille la lecture. Ce qui vaut pour la France vaut aussi pour nous.

« De droite à gauche? Ma rente, mon épargne, mes actions, mon paradis fiscal, le marché de l’immobilier, mon avancement, mes décorations, mon cul, mon ego, ma gueule, mes phobies, mes hantises, mes avantages catégoriels, ma corporation, ma communauté, ma confession, mes racines, ma bagnole, les centrales nucléaires, le gaz de schiste, le hallal, Israël, le crucifix, le foulard, la PMA et la GPA…, au point qu’à écouter, à entendre, ce que colportait, tout autour de nous, la camarade « cantonade », tout se réduisait , finalement, à la centralisation de l’une de ces projections du moi, du moi sur le nous, ou du nous en réduction sur le nous élargi… C’est-à-dire qu’on était avant tout, et parfois même exclusivement, épargnant, propriétaire, évadé fiscal, chef d’entreprise, amateur de foot, golfeur, juif, écolo, black, gay, mahométan, végétarien, rocker, motard, catho tradi, trotskiste, anarchiste, star de la télé, accro de PMU, cultureux subventionné ou culturiste à bon compte… Mais démocrate prêt à se mobiliser contre les dangers pesants sur la Démocratie: jamais! »

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