Depuis quelques mois, nous vivons « en live » le désordre du monde.

Désordre géopolitique avec son concert de tensions et de guerres.

Désordre politique avec le recul des démocraties au profit de régimes populistes ou totalitaires bellicistes.

Désordre climatique avec son cortège d’épisodes météorologiques extrêmes.

Désordre économique avec ses soubresauts financiers liés à l’explosion des prix de l’énergie et à l’épuisement de notre modèle productiviste néolibéral.

Désordre moral suite à l’effacement des valeurs collectives au détriment des générations futures.

De ce désordre – ces désordres – nous pourrions ne pas sortir indemnes. Il nous faudra adopter rapidement des mesures vigoureuses, audacieuses qui questionneront nos acquis. Loin donc de l’eau tiède dont nous asperge actuellement la classe politique aux commandes.

Dans cet état de désordre, ni l’indolence citoyenne, ni l’arrogante insouciance de ceux qui se croient exemptés de tout effort, ni la frilosité des politiques recroquevillés sur leur score électoral ne seront de mise.

Sans sonner abusivement le tocsin de nos angoisses, c’est à notre sens collectif des responsabilités qu’il faudra parler. Des efforts conséquents seront nécessaires en veillant cependant à ne pas accroître le fossé actuel des inégalités creusé par le néolibéralisme. En le comblant même dans l’idéal.

Edgar Morin dans son dernier opuscule nous interpelle. « Réveillons -nous » écrit-il.

Réveillons-nous pour remettre l’ordre où règne le désordre. A défaut c’est de désastre du monde qu’il faudra parler et ce désastre risque lui d’être irréparable.

Didier Gosuin

http://www.denoel.fr/Catalogue/DENOEL/Document/Reveillons-nous